La Palanca
n° 2 |
|||
Editò | |||
Aqueth
dusau numerò qu’ei lo parat de vos her partatjar la reflexion
de qui NdeB a miat aqueste mes de març per rappòrt au darrèr
recensament deu milenari. Se, confermament aus espers deus dehensors de
las lengas de França, e i a questions d’òrdi linguistic
hens un sondatge paralela ad aqueth recensament, que’s podem interrogar
sus la loa pertinéncia e la loa expleitacion a vénguer.
Déjà que s’avem a demorar atentius e sustot ligats.
Brembem nos l’article de J.P. Latrubessa hens lo bulletin deu mes
de heurèr de l’Institut Occitan : l’arrenavida de la
lenga deu País ei l’ahar de tots » o encòra
: ‘qu’avençaram si èm tots solidaris…
». Aquera Palanca que torna sus aquera letra d’un sindicat d’ensenhaires cap aus « Amics de l’escòla occitana de Vic » quan assajan de tocar las familhas de capvath lo despartament. Que vos prepausam un article pareishut hens lo bulletin « Occitan » de l’I.E.O. e de qui s’amerita ua reflexion au moment quan lo militantisme ei aperat a devarar hens las carrèras. Que vos brembam que las vòstas arremarcas de tot ascantilh son las plavengudas. Qu’èm d’avis que nos cau aubrir a tota discutida. |
|||
Parlez vous encore Patois,
parlez vous encore Arabe : Que nani, que sòi un bon Francés ! |
|||
Nous venons
d’apprendre, qu’à l’occasion du 33ème
recensement, un sondage additionnel sera réalisé (un échantillon
de communes ou districts seront concernés) intitulé «
Etude de l’Histoire Familiale » incluant trois questions qui
permettrons de connaître : - la langue maternelle de l’enquêté, - -s’il l’a transmise à ses enfants, - avec qui il l’utilise actuellement. Les langues de France, les langues de l’immigration et la langue des signes seront notées. Rappelons qu’à l’occasion du précédant recensement de 1990 de nombreuses associations de défense et de promotion des langues de France s’étaient mobilisées pour demander que des questions sur ces langues soient ajoutées à cette enquête. Le gouvernement de l’époque avait bien entendu le message et certains Préfets des départements sensibles avaient proposé des enquêtes complémentaires sous l’égide de l’INSEE. Ainsi le Préfet des Pyrénées Atlantiques impulsa un travail qui permit aux associations des H6P et P6A/Béarn, fédérées dans les « Etats Généraux de la Langue », de construire un projet avec les INSEE Aquitaine et Midi-Pyrénées. Cette enquête avait la particularité de comporter deux volets, un premier sur l’usage de la langue et sa transmission, l’autre sur l’image de cette langue et ses usages modernes (presse, édition, radio, télévision) ainsi que sur l’attente de la population quant à sa promotion. La demande des associations sur ce deuxième aspect était alors particulièrement vigoureuse et avait été acceptée par nos interlocuteurs. La réalisation buta sur des problèmes de financement et finalement un simple sondage téléphonique fut réalisé dans les Hautes-Pyrénées par le Conseil Général à l’initiative du chargé de mission « langue et culture occitane » qui venait d’être nommé. Dans les P-A un sondage fut commandé à un institut privé. Malgré cet échec nous gardions de cette période, 90-94, le sentiment d’avoir été enfin entendu et l’espoir que le prochain recensement permettrait d’aboutir. Nous obtenons donc semble-t-il satisfaction et nous en prenons bien acte, cependant, après réflexion, les modalités de cette enquête nous amène à faire quelques réserves. Cette enquête n’est ni obligatoire ni généralisée, on peut le regretter, à ce jour on ne connaît pas le nombre de communes qui sera concerné dans notre département et plus largement dans les régions occitanophones qui devraient être logiquement considérées comme « régions qui ont une langue spécifique » et bénéficier d’un taux supérieur de sondages mais un doute plane à ce sujet. Elle demande une réponse en tout ou rien : « langue parlée d’habitude à l’âge de 5 ans ». On sait pourtant que la compétence linguistique dans ces langues en diglossie (de statut inférieur), est nuancée et tous les projets précédents tenaient compte de cela en graduant la question en au moins trois niveaux de connaissance. La question posée ne permettra pas aux personnes qui ont eu la volonté d’apprendre ou d’améliorer une langue pas ou mal transmise pas les parents ainsi que celles qui l’ont reçue des grands-parents ou du voisinage, de faire une réponse positive. Cette question sera donc la plus minorante possible quant au pourcentage de personnes connaissant la langue. Ainsi l’enquête téléphonique faite dans les H-P donnait : - Occitan parlé couramment : 18 % - Occitan parlé couramment ou un peu : 35 % - Occitan compris : 39 % Mais la critique principale que nous faisons est que ces questions sont limitées à la sphère privée, peut-être seulement comme conséquence logique de l’objectif initial « Etude de l’Histoire familiale » mais on peut constater que cet a priori est dans la lignée de la position traditionnelle de ceux qui veulent cantonner les différences culturelles et linguistiques à la sphère privée, vision très fermée de la laïcité qui conduit inéluctablement à l’acculturation à plus ou moins brève échéance. On peut aussi penser que ce sondage est d’abord destiné à mesurer le niveau d’assimilation des populations immigrées, la démonstration attendue étant que le creuset républicain fonctionne toujours ! On peut craindre donc que ces objectifs sous-jacents qui ont conduit à un certain type de questions, centrées sur la transmission de la langue, conditionne en outre les enquêteurs et donc les enquêtés, et que dans ce contexte les réponses auront tendance à anticiper l’attente implicite. En tout état de cause nous n’avons pas été associés cette fois-ci à la réflexion et si les questions posées sont très sommairement conformes au premier volet de l’enquête que nous avions élaborée avec l’INSEE en 92, le deuxième volet qui était notre apport original a été complètement ignoré. Tant qu’à associer une enquête sur les langues de France à une enquête linguistique plus large nous aurions préféré un contexte de réflexion positif autour de l’évaluation des compétences linguistiques des Français, associant langues enseignées et langues transmises. Au moment où l’Europe se construit à grand pas, que de nombreux jeunes vont faire une partie de leurs études à l’étranger, l’objectif républicain du 19ème siècle, assimilation culturelle en vue de partager une seule langue commune, est complètement obsolète et même contre productif car sa logique conduirait à l’échelon européen à adopter l’Anglais comme seule langue officielle commune et unique à terme. Cette enquête aurait pu s’inscrire dans une réflexion du type de celle de Claude Hagège (cf. le Souffle de la langue, voies et destins des parlers d’Europe). Le type de question eût été bien différent et surtout l’état d’esprit des enquêteurs. L’enquêté aurait ressenti qu’on valorisait ses compétences linguistiques même partielles, au lieu de ressentir qu’elle étaient considérées comme désuètes voire signe d’arriération ou de mauvaise intégration. Dans un objectif européen de multilinguisme maintenu, les langues de France ou de l’immigration peuvent être d’une grande utilité, par l’agilité linguistique induite par le bilinguisme précoce et par une meilleure connaissance orale des langues étrangères. En effet, les langues de France sont toutes apparentées aux autres langues européennes de statut national ou régional : Corse/Italien, Alsacien/Allemande, Flamand/Néerlandais, Breton/langues celtes des îles britanniques, Basque-Occitan-Catalan/Langues de la péninsule ibérique, de même les langues de l’immigration sont souvent internationales et de grande culture. L’acquisition de la langue française, langue commune de la République, toujours absolument nécessaire, ne doit plus induire à notre avis une perte des compétences linguistiques dans ces langues. Cela permettrait de plus une intégration citoyenne plus fraternelle et plus heureuse : considération des personnes et respect des liens affectifs familiaux. En conclusion, l’esprit de ce sondage linguistique nous paraît très réducteur. En ne mesurant que le noyau dur des personnes n’ayant principalement découvert le français qu’après cinq ans, il minorera fortement la mesure de la connaissance de ces langues. Mais surtout on peut être inquiet de l’exploitation qui en sera faite, précisément si l’on considère qu’un mauvais taux de transmission est significatif d’un abandon volontaire alors qu’il n’est que la conséquence d’une politique linguistique séculaire de dévalorisation. Pour nous, il ne mesurera au contraire que l’effet de cette injustice. Nous savons par les précédents sondages qu’aux questions sur la volonté de promouvoir les langues de France pour les sauver, les réponses sont toujours nettement positives, malheureusement ce type de question n’a pas été retenu. Pourtant la confirmation officielle de cette tendance aurait permis l’expression explicite de la volonté populaire pour l’inflexion de la politique linguistique française. La décision de signature de la « Charte des Langues Régionales » promise par le Président de la République et par le Premier Ministre en aurait été confortée. On nous répondra que bien qu’imparfaite cette enquête est un signe fort de reconnaissance des langues de France, mais la langue occitane n’a pas besoin de la reconnaissance de l’Etat pour être reconnue comme langue. Dante l’a identifiée et nommée depuis plus de sept siècles et de nombreux linguistes après lui, mais elle a grand besoin d’un soutien pour se maintenir et se développer, ceci passe maintenant par l’adoption d’un statut digne entraînant des mesures concrètes dans un esprit de réparation.. |
|||
Poussez plutôt poètes au premier rang ! | |||
«
Possatz meilèu poètas au reng prumèr, que serà
mielher que las banderolas lenga de husta, colloquis de cabinet, que sera
mielher qu’elejuts capulats qui non creden pas aus lors mensonges
», ça arrevira eth Sergi Javaloyes aqueras linhas de Patrick
Guyon, Le nord perdu (ed. Cairn, p. 54). Qu’ei un chic eth sentit
mièu après d’auguas manifestacions nostas ! Que calia cresasque éster en prumèr un pòc masoquista enà causiar eth dia deth Teleton ! En vesent-nos passar qu’ei clar que mes d’un ciutadan nos a preses per de valents colhons d’aquera rituala ceremonia caricativa. Sens pr’aquo tròp comprener perque no comprenia arren a çò que’s cridava ! Confusion e non-compreneson asseguradas : qu’èm tant segurs d’aver rason que pensam que sufeish de mostrar-nos enà encontrar era simpatia d’un pòple que no’n acabaria de patir dera desfèita de Murèth e de voler doncas era sièva revenja ! E ben non ! eth pòble no s’usmautarà pas enà far cambiar era Constitucion, e que’n ai pèour, après de taus manifestacions no sera pas mes esclairat qu’avans, ath contrari. Sustot quan pòt entener (urosament pòc comprenen) que gausam revindicar : « Occitan lenga officiau », çò qu’ei tota evidencia un eslògan maximaliste : a suspausar que per un miracle improbable ua taua demanda fuguèssa satisfaita, b’èm plan incapables d’assumir-la. Mes parlam de çò qu’avem vist e viscut : un centenat que furem a Tarba eth 5 de deceme enas arruas deths noms beròi bilingues, drapèus dera crotz occitana tèsta, arsec e estrambòrd solide de tots aqueths militants (pr’amor qu’èram entre militants o pòc se’n manca), brut e musica, e tanplan cantas en còr devant ua prefectura, beròi pas de dansa dera còlha bearnesa davant era mairia, calandrons demés eths ainats, plaser d’encontra’s de Gèrs, Bearn, Bigòrra… Tot aquò n’ei pas sense significaion. Mes que s’arremarcavan tanben eths… absents, retenguts segur peth Teleton e d’autas coentas, e eth tindar deras esqueras secotidas peths participants no podia de cap de manièra daishar creser que eths paisans e eths oelhèrs eran de sortida ! Perque tanben çò qu’a sa plaça en un carivari e que aiqui podia tot just espaurir un canhòt, eths pijons dera vila e tanplan quauque nenet passejat pera mais ; que vòli parlar deths « petards’ autant esnerviants qu’inutiles ? Que sabi que d’auguns me podran arrmembrar manifestacions pas tants luenhecas on nos trobè : em a cridar e sautalejar sens mes d’eficacitat, disem autant « gauchistas » se voletz/ Que’n som d’acòrd, qu’ac arreconeisshi, e tant pr’aquò que torni díser que aqueth 5 de deceme nos deberia miar a tornar pensar era nosta accion, e tanplan era formulacion deras revendicacions. Per exemple, demandar era reconeishença en un texte de lei deras lengas de França n’ei cap era mèsma causa que de demandar « Occitan lenga officiau ». Que crenhi que perdem encara plan d’energia a fuger en davant, a demandar era lua quan avem trebalh a pujar eths sendèrs dera accion cotidiana. M. Pujol |